Vis ma vie d’éleveur Thibaut

Eleveur de vaches allaitantes dans la Manche

Fils de parents non agriculteurs, Thibaut, 30 ans, a fait de sa passion son métier : il élève une trentaine de vaches allaitantes de race charolaise dans la Manche. Il est principalement naisseur : les mâles sont vendus, et les femelles gardées pour le renouvellement du troupeau. Pour nourrir son troupeau, il exploite 75 ha dont 50 ha de prairies naturelles et 25 ha de cultures (prairies de fauche, maïs grain, orge, blé). Après des études agricoles et plusieurs expériences dans d’autres fermes de la région, Thibaut travaille aujourd’hui en étroite collaboration avec les autres agriculteurs du coin (entraide sur le travail, prêt de machines etc.) et a développé la vente directe pour commercialiser la viande qu’il produit. De quoi garder un lien avec le consommateur et de communiquer positivement sur les pratiques d’élevage !

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Juillet 2023

C’est la saison de la moisson !

Le mois de juillet a été consacré à la moisson du colza et du blé. Cela consiste à ramasser les céréales et les autres plantes à épi comme les oléagineux (colza, soja, tournesol…) et les protéagineux (pois, luzerne…) une fois que les graines sont arrivées à maturité. Pour cela on utilise une moissonneuse-batteuse. Ainsi les graines et la tige sont directement séparées. Le grain extrait est stocké dans une benne à l’arrière de la moissonneuse. Les tiges, quant à elles, sont rejetées au sol. Elles seront ensuite mises en botte pour servir au paillage des animaux ou à leur alimentation.

Cette année, les rendements sont satisfaisants en comparaison à la moyenne sur 5 ans. J’ai moissonné juste avant l’arrivée de la pluie, et depuis 10 jours on se croirait en hiver… Certaines parcelles commencent à ne plus être très praticables par le tracteur. Le beau temps devrait revenir dans quelques jours je l’espère car si le mauvais temps continue, il faudra se poser la question de rentrer dès à présent les animaux dans les bâtiments.

 

Mai - Juin 2023

Une fin de printemps entre partage et récolte d’herbe

La fin du printemps a été contrariée par une météo capricieuse, ce qui a entrainé 3 semaines de retard pour semer le maïs.

Toutefois, le temps s’est amélioré ensuite et les récoltes d’herbe et de foin ont pu être faites dans de bonnes conditions avec de bons rendement en quantité et en qualité. Une partie de l’herbe a été ensilée, c’est-à-dire qu’elle a été coupée et a été mise sous une bâche pour la conserver afin d’alimenter les vaches. L’autre partie a été enrubannée, c’est-à-dire mise en botte et entourée d’un film plastique. Ce mode de conservation permet d’obtenir un milieu sans air, ce qui favorise la fermentation de la botte, et ainsi d’obtenir un fourrage avec une valeur alimentaire plus riche que le foin.

Mi-mai, j’ai accueilli des classes d’école primaire sur la ferme (une de maternelle et une de CP) dans le cadre de « Made in Viande » organisé par Interbev. Cet évènement est l’occasion de parler du quotidien d’un éleveur et de l’élevage des vaches à viandes. Pour les enfants, ça a également été l’occasion de voir et de caresser les animaux, de monter dans le tracteur et d’aller sur les parcelles et d’y cueillir des fleurs. L’après-midi a été clôturée par un gouter. Une belle occasion de faire partager ma passion au grand public !

Décembre 2022

Des nouveaux taureaux pour mon élevage

Jusqu’à présent sur ma ferme, j’avais deux taureaux Charolais pour faire les saillies, Océan et Pandore. Ils sont typés « élevage », c’est-à-dire qu’ils ont la caractéristique de faciliter les vêlages, ce qui m’a été bien utile au début, vu que je ne connaissais pas la facilité de vêlage de mes vaches et mes génisses. Les taureaux typés « viande » facilitent la production de viande.

Océan et Pandore ayant sailli l’ensemble du troupeau depuis 3 ans, j’ai fait le fait le choix de les vendre dans un autre élevage pour éviter la consanguinité. Voilà pourquoi aujourd’hui je suis à la recherche de taureaux pour les prochaines saillies qui auront lieu au printemps.

Ni une ni deux, je monte dans ma voiture, direction le Calvados chez Vincent, pour voir ses beaux broutards destinés à être de futurs reproducteurs. Un premier veau typé « viande » me plaît, mais malheureusement les aplombs de ses pattes avant ne sont pas terribles… J’en repère un autre typé « élevage » qui peut correspondre à mes attentes pour mes génisses. Mais il m’en faut un deuxième pour les vaches ! Direction la Seine Maritime, chez Gauthier, pour y voir deux taureaux typés plus « viande », ce qui me manque un peu aujourd’hui sur mes vaches. Un premier taureau de 3 ans typé « viande » est trop petit à mon goût. Par contre, un second taureau de 20 mois m’a tapé dans l’œil, de la viande juste ce qu’il faut, de la finesse et une taille parfaite, exactement ce que je recherchais !

Ça peut paraitre un sacré périple pour des taureaux, mais faire des kilomètres pour faire progresser mon troupeau n’est pas quelque chose qui me dérange. Au contraire, apporter du sang neuf est important pour l’évolution du troupeau.

 

Avril 2022

Les vêlages, le fruit de 9 mois de travail

Après un hiver calme, la période des vêlages bas son plein ! Un moment important, le fruit de 9 mois d’attente et de travail au niveau génétique.

Pour le moment, tout se passe plutôt bien : les veaux sont vigoureux dès la naissance, les mères s’en occupent bien et les premiers nés gambadent déjà dans les prés.

En parallèle, les travaux des champs ont commencé avec les épandages de fumier, engrais naturel pour nourrir le maïs. Je sème uniquement du maïs grain, qui est vendu par la suite à mon collègue d’entraide pour nourrir ses cochons sur paille et sans antibiotiques.

Je fais aussi le tour des clôtures pour préparer la mise à l’herbe de l’ensemble des animaux.

Prochainement, je vais commencer la fauche des premiers enrubannages. C’est une herbe fauchée avec une récolte à 65% de matière sèche. A cette saison, ce n’est pas évident de faire du fourrage plus sec.

Janvier 2022

Un bâtiment tout neuf pour passer l’hiver !

Voilà, nous y sommes ! L’hiver 2020-2021 avait été compliqué pour le logement des vaches suite à un retour du permis de construire de mon bâtiment trop tardif… Mais désormais le nouveau bâtiment accueille enfin mes charolaises pour permettre de passer un hiver au sec bien plus serein de mon côté avec un confort de travail apprécié et des conditions de bien-être animal au rendez-vous pour le plaisir de tous.

Ce bâtiment, je l’ai réfléchi tout seul, grâce à mon expérience au service de remplacement. J’ai eu l’occasion de m’inspirer de ce que j’ai pu voir.

C’est un bâtiment totalement auto-construit : une partie du terrassement, la maçonnerie, la charpente, la toiture, les réseaux d’eaux, l’électricité, la pose du tubulaire… Pour assurer cette auto construction j’ai pu m’appuyer sur l’aide d’amis, de collègues agriculteurs et de la famille.

Une expérience qui m’a plu et qui pourrait sûrement se reproduire dans les années à venir en fonction de l’évolution de l’exploitation ! Certes il y a de l’argent à économiser, mais c’est du temps à passer également

Septembre 2021

Une rentrée sur les chapeaux de roue !

Fin août et début septembre ont été très chargés sur la ferme, entre la moisson qui a débuté très tard et la récolte d’herbe.

Pour la moisson, cette année a été plutôt exceptionnelle et compliquée : l’humidité très importante causée par les nombreuses pluies de l’été a retardé la moisson. Elle s’est terminée en septembre pour le triticale et l’orge de printemps. Malheureusement les rendements sont plutôt médiocres et la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous…

Je livre le blé et le triticale au négoce, mais je garde l’orge pour engraisser mes bêtes l’hiver et ainsi assurer une viande de qualité.

Pour l’herbe par contre, le bilan est bien meilleur : j’ai pu faire les 3ème et 4ème coupes d’herbe, en quantité et avec une superbe qualité ! Le tout est récolté en enrubannage car la période était trop courte pour faire suffisamment sécher le foin. Eh oui nous sommes en septembre ! et de ce fait les journées d’ensoleillement diminuent…

La fin du mois va être rythmée par l’entretien des haies et le semi des couverts végétaux, c’est-à-dire que l’on sème un fourrage ou une culture entre deux cultures pour éviter d’avoir des surfaces nues l’hiver et pour ainsi protéger les sols.

Août 2021

La saison des foins est terminée !

Malgré un été plutôt humide, on a enfin pu s’attaquer aux foins (première coupe) et continuer les enrubannages (2e et 3e coupes). On profite de toutes les périodes de soleil de 3 jours d’affilée pour que l’herbe coupée puisse sécher.

Le foin se fait en plusieurs étapes, chacune avec un matériel différent : fauche de l’herbe avec une faucheuse, fanage avec une faneuse (on retourne le foin plusieurs fois grâce à une faneuse pour l’aider à sécher), andainage avec un andaineur (on rassemble le foin).

Une fois qu’on estime que le foin est assez sec, on le presse soit en bottes rondes ou carrées, au choix de chacun. Sur ma ferme, c’est de la botte ronde de préférence. Pour s’assurer que les bottes sont bien sèches, il est possible d’utiliser une sonde de température, chose qui peut être utile selon le stade de récolte de l’herbe et la saison ! La mise en botte se fait avec une botteleuse.

Pour l’enrubannage, on ajoute une étape supplémentaire : on entoure la botte d’un film plastique. On obtient ainsi un milieu sans air, ce qui permet à la botte de fermenter, et ainsi d’obtenir un fourrage avec une valeur alimentaire plus riche que le foin.

Il ne reste alors plus qu’à ramasser les bottes et les stocker pour nourrir le troupeau pendant tout l’hiver, quand il n’y a plus d’herbe qui pousse dans les prés !

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