Eleveur, un projet de vie

Sophie, éleveuse de chèvres et de brebis dans la Marne

Fraîchement installée avec ses parents, Sophie élève chèvres et brebis et transforme le lait en fromage. Portrait d’une jeune éleveuse passionnée.

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Eleveur, un projet de vie / Sophie, éleveuse de chèvres et de brebis dans la Marne

Sophie, 22 ans, estime être « née avec les chèvres ». En effet, ses parents se sont installés à Villers-et-Argonne dans la Marne en avril 1993… cinq mois avant la naissance de la future éleveuse. « Et j’ai toujours aimé travailler à la ferme, aider mes parents : ma vie était toute tracée ! ». Après un bac STAV option transformation — dans l’optique de revenir à la ferme familiale —, puis un BTS en fromagerie à Mamirolle (près de Besançon), Sophie a choisi de se diriger vers un certificat de spécialisation  « Conduite d’un élevage caprin et commercialisation des produits » à Melle (Deux-Sèvres).

Apprentissage en famille

Après seize semaines de cours, la jeune diplômée a passé le reste de l’année en apprentissage dans le cadre familial : « cela équivalait à une année d’essai en comptabilité, par exemple ». Sophie est officiellement installée depuis le 1er août avec ses parents François et Françoise, respectivement 52 et 54 ans, tous trois étant associés. Maintenant qu’elle a pris ses marques, Sophie ne se verrait pas faire un autre métier.

« Comme tous les enfants, on veut être vétérinaire, maîtresse d’école… Mais lorsque j’ai vraiment voulu faire un métier, c’était celui-ci.

J’aime aussi former les gens, il m’arrive de former des stagiaires postbac l’espace de quelques semaines. J’aime tous les aspects de l’élevage. C’est agréable d’assister à la mise bas du début à la fin, du lait au fromage : on connaît nos chèvres. Rien qu’avec un numéro de boucle, on a en tête tout un tas de caractéristiques ! »

Chèvres et brebis haut de gamme

Dans cette ferme de l’Argonne, on compte une centaine de chèvres Saanen et Alpine ainsi que 35 brebis laitières Lacaune et 40 brebis allaitantes. On n’y pratique pas le pâturage afin de ne pas subir de variations de rendement. La production moyenne est de 100 à 250 litres par jour « dans les bons mois ». Du lait au fromage, tout est transformé sur place. La production est valorisée depuis peu à la ferme, dans la grande distribution et les cueillettes, chez les fromagers et par la vente en restauration.

« J’apprécie particulièrement l’affinage, regarder évoluer les produits frais comme la tomme… Avec de telles façons de travailler la matière, mon prof disait que nous sommes des magiciens ! »

Lors de l’installation de Sophie, plusieurs investissements ont eu lieu à l’EARL Chèvres d’Argonne : achat de brebis laitières supplémentaires dans le cheptel, agrandissement de la gamme de produits laitiers (camembert, tomme de chèvre et de brebis), ou encore valorisation de la viande de chevreau (recettes en bocaux, rillettes, pâtés en croûte). Les chèvres de réforme, produisant une viande peu grasse, peuvent aussi être transformées (merguez, saucisson) pour diversifier davantage les débouchés. L’occasion pour Sophie d’affirmer ces projets, quitte à faire des paris sur l’avenir.  « Ça ne sent pas du tout la bique ! Alors pourquoi pas produire ces viandes à la maison afin de casser les a priori ? ».

 


Article paru dans La Chèvre n°333, et rédigé par Guillaume Perrin, La Marne Agricole

Crédit photo : Guillaume Perrin, La Marne Agricole

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